Le match du mois

20 janvier 2013, Chelsea vs Arsenal, 2-1

Les deux clubs londoniens se rencontrent pour la première fois cette saison et pour la 152e fois en Premier League (61 victoires pour Arsenal, 45 pour Chelsea.) Chelsea est en position de force, avec 5 points d'avance sur les Gunners, battus la semaine dernière (0-2 face à City) pour la 6ème fois de la saison. L'équipe compte aussi laver l'affront de l'an dernier quand Arsenal est allé s'imposer à Stamford Bridge en octobre 2011 sur le score de 5-3.

Benitez a décidé de reconduire 7 joueurs sur le onze de départ face à Stoke (4-0), mais de faire confiance en attaque à Torres au lieu de Ba et de titulariser Cahill dans l'axe à la place de Luiz. Wenger propose, pour sa part, une équipe assez différente du match précédent avec Mertesacker dans l'axe (Koszielny suspendu), Wilshere en créateur et Giroud en pointe.

Compositions d'équipe:
Chelsea: Cech (1), Azpilicueta (28), Cahill (24), Ivanovic (2), Cole (3), Ramires (7), Lampard (8), Mata (10), Oscar (11), Hazard (17), Torres (9)
Arsenal: Szczesny (1), Sagna (3), Mertesacker (4), Vermaelen (5), Gibbs (28), Diaby (2), Coquelin (22), Wilshere (10), Cazorla (19), Walcott (14), Giroud (12).


Le 4-3-3 des Gunners se veut être un ajustement après le match face à City durant lequel les Londoniens ont eu toutes les peines du monde à conserver le ballon et repousser le pressing des Citizens, même s'ils jouaient à domicile. Coquelin, plus défensif que Wilshere, est donc titularisé en milieu récupérateur à côté de Diaby. Wilshere est avancé d'un cran, ce qui  pousse, malgré lui, Cazorla sur la droite, pendant que Walcott revient sur son côté gauche pour laisser Giroud seul en pointe.

Chelsea aligne son désormais traditionnel 4-3-3 que Benitez n'a pas osé sacrifier à son arrivée, peut-être par manque de joueurs permettant d'inventer autre chose. L'atout de l'équipe est certainement Ramires, capable de tenir seul en milieu relayeur. Heureusement d'ailleurs, car la contribution de Lampard, bien que placé au niveau de Ramires, en tant que récupérateur est plus timide, et sa tâche se concentre surtout sur la construction ou mieux, sur la transmission verticale du ballon.

En fait, l'originalité de la composition et du jeu de Chelsea, et qui va d'ailleurs faire mouche en première mi-temps, est de compter dans son équipe non pas un meneur de jeu, mais trois, à savoir Oscar, Mata et Hazard. Leur jeu est technique et rapide et leur entente plutôt bonne. Dans le schéma voulu par Benitez, ces trois joueurs sont intervertibles et peuvent à loisir échanger leurs positions sur le terrain.

De ce fait, Arsenal s'est vu confisquer le ballon pendant toute la première mi-temps (70% de possession pour Chelsea jusqu'à la 35e minute) et a donc logiquement encaissé deux buts (6e, 16e.) La seconde période fut différente parce que les hommes à Wenger devaient revenir au score, le discours à la pause a semblé agir, et les trois Blues virevoltants ont connu un coup de pompe. La possession de balle a évolué (50,3% au final) et le score s'est réduit (Walcott, 58e.)

Les clés du match sont, semble-t-il au nombre de trois, un facteur psychologique, les joueurs de Chelsea étant plus motivés et sûrs d'eux ; un facteur physique car Chelsea a paru plus rapide et plus puissant; enfin un facteur tactique, certains joueurs d'Arsenal paraissant perdus sur le terrain, notamment Cazorla, décevant sur le côté gauche, ou Wilshere, trop fragile pour un tel rôle. Le cas Walcott est aussi intéressant puisque l'attaquant de 23 ans n'est plus aussi efficace sur l'aile et semble de plus en plus préférer occuper une position recentrée. C'est d'ailleurs sur un repiquage au centre qu'il marquera son but.

Chelsea n'a pas réalisé un excellent match (moins de duels aériens gagnés, d'interceptions, de corners, seulement 5% de centres réussis...), mais simplement trente très bonnes minutes. Dans l'ensemble, il a dominé la partie, même si le début de seconde période a laissé voir ses faiblesses, principalement l'absence de soutien défensif de la part des attaquants. Basé sur la vitesse et la technique, le jeu de Chelsea s'est bloqué quand le trio de meneurs a fatigué.

Il s'agit tout de même là d'un problème de taille. Que les joueurs fatiguent, rien de plus normal, mais que le jeu soit dès lors neutralisé, c'est plus criticable. Les meneurs jouent moins bien, font plus de fautes (carton jaune pour Mata) et sont contraints de sortir (Oscar, 72e, Hazard, 88e.) La tactique change alors, devient plus verticale et on redécouvre l'attaquant de pointe. C'est ainsi que Torres a commencé à émerger en seconde période. L'acquisition de Ba répond d'ailleurs à cette préoccupation car il n'est pas certain que Torres ait l'étoffe suffisante pour palier l'usure de ses collègues ou le changement de tactique.

Focus: la défense sur Walcott

Ce focus sera rapide. Comment Chelsea a-t-il géré le jeu de Walcott? D'abord, il a fallu prendre acte de son replacement sur la droite. Ensuite, le défi a consisté à empêcher les montées du rapide attaquant et c'est Cole qui s'en est chargé, aidé par Oscar, revenu de l'avant. Enfin, il s'agissait d'isoler Walcott sur l'aile en le privant de ballons ou de les transmettre. Cela a plutôt bien fonctionné en première période, mais aussi dans une moindre mesure en seconde période car le but marqué par Theo n'a été possible que par un changement subit de position.

14 novembre 2012, match amical, Italie vs France, 1-2

La France et l'Italie se rencontrent pour la 38ème fois (18 victoires pour l'Italie contre 9 pour la France, mais une seule victoire depuis 1982, lors de l'Euro 2008 (2-0).) Finaliste du dernier euro et forte de trois victoires consécutives et d'une confortable avance dans son groupe qualificatif pour la Coupe du monde au Brésil, l'Italie de Prandelli voudrait bien changer la donne.

Pour cela, elle propose une équipe rajeunie, organisée en 4-3-3, avec notamment un trio d'attaquants d'une moyenne de 22 ans et 7 sélections (El Shaarawy,  Balotelli et Candreva), soutenus par un meneur (Verratti), tout juste âgé de 20 ans. Entre celui-ci, en position reculée, et le trio offensif évoluent deux milieux, l'un (Marchisio) étant plus offensif et vertical que l'autre (Montolivo.)

La France de Deschamps a, pour sa part, davantage d'assurance depuis le match nul obtenu en Espagne (1-1), que ce soit en attaque (Giroud) ou au milieu (Matuidi.) La disposition est presque la même que celle des Italiens: un 4-5-1, avec Giroud soutenu par Ribery et Valbuena en attaque. Le milieu apparait plus fourni avec trois récupérateurs pistons (Matuidi, Capoue et Sissoko.)

Compositions d'équipe
Italie: Sirigu (22), Maggio (2), Barzagli (15), Chiellini (3), Balzaretti (6), Verratti (5), Montolivo (18), Marchisio (8), Balotelli (9), El Shaarawy (14) et Candreva (10).
France: Lloris (1), Debuchy (2), Koscielny (21), Sakho (5), Evra (3), Capoue (20), Matuidi (12), Sissoko (11), Valbuena (8), Ribery (7) et Giroud (9).


Ni Prandelli ni Deschamps n'ont véritablement bouleversé leur tactique pour affronter l'adversaire. Le chantier italien est en fait le rajeunissement et la complémentarité entre les attaquants et le milieu. Côté France, il s'agit surtout de continuer d'accumuler, chez les joueurs, de l'assurance et, chez l'entraîneur, des certitudes, notamment en matière tactique et au regard des solutions sur le banc (Matuidi au lieu de Mavuba, Capoue à la place de Cabaye.)

C'est sans grande surprise que les premières minutes sont dominées par les joueurs italiens qui jouent à domicile et sont portés par leurs bouillonnants attaquants. Balotelli touche la transversale à la 9e minute. L'Italie finit par ouvrir le score à la 34e suite à une contre-attaque rondement menée en trois passes (Barzagli, Montolivo, Balotelli), et conclue par El-Shaarawy.

Le jeu, et le milieu, appartiennent en réalité à la France, notamment parce que Verratti est un créateur et non un récupérateur; Marchisio, fatigué, est incapable d'apporter son soutien à la fois en attaque et en défense comme il le fait à la Juve. Les Français font davantage preuve de complicité, de motivation et même de talent. Ils égalisent trois minutes après l'ouverture du score, par l'intermédiaire de Valbuena, sur une action individuelle.

Deux atouts pour la France: d'abord, le côté gauche, l'arme favorite des Français, préempté par Valbuena et Ribery; ensuite, le champ central, tenu par Matuidi, Capoue et Sissoko. Seul bémol dans cette organisation, les ailiers Evra et Debuchy sont peu utilisés dans le jeu offensif pour éviter le surnombre en attaque et surtout pour endiguer le trio offensif et les montées de Maggio sur la droite.  

Le jeu des Azzurri s'avère, pour sa part, prévisible, malgré quelques belles envolées. Les raisons sont nombreuses: Candreva n'est pas au niveau, le milieu, comme on l'a dit, est dominé par l'adversaire et les ailiers, occupés à des tâches défensives, rechignent de plus en plus à monter. Enfin, la profondeur de banc plus est plus intéressante côté français. C'est d'ailleurs un remplaçant (Gomis) qui marque le but vainqueur (67e.)

La victoire française parachève la supériorité bleue en termes d'organisation et de motivation. Elle permet à Deschamps de trouver des solutions dans plusieurs compartiments du jeu et surtout de prolonger son relatif état de grâce à la tête de l'équipe de France (7 matchs, dont 3 victoires et deux nuls face à l'Uruguay et l'Espagne.)

Quant à l'Italie, Prandelli ne devrait pas sous-estimer l'importance de ce qui s'est produit au stade Tardini. Le 4-3-3 n'est pas au point et dépend trop de l'état de forme des deux milieux qui flanquent l'unique organisateur. Le tout, surtout en attaque, manque d'épaisseur et d'alternatives.

Focus: le milieu français


Comme on le voit, les milieux français exercent deux types de déplacement. Le premier, horizontal, consiste à occuper toute la largeur du terrain et nécessite le soutien des deux ailiers. Le second, dans la verticalité, permet aux trois joueurs d'évoluer sur près de cinquante mètres, jusqu'à la zone des attaquants, délimitée par Ribéry et Valbuena. A priori donc, rien de révolutionnaire.

Mentionnons toutefois deux points. D'abord, le rôle essentiel joué par Matuidi en qualité de plateforme d'échanges de droite à gauche et d'avant en arrière. C'est lui qui stabilise le milieu, lui donne sa cohérence et imprime le rythme du jeu. Ensuite, le maillage serré à gauche, avec Ribéry, Valbuena, qui est tenté (comme sur son but) de dériver sur la gauche comme à Marseille, et Capoue, sans parler des montées d'Evra. De fait, l'animation offensive semble déséquilibrée.

Cela demande donc à Giroud de compenser sur la droite et à Sissoko et Debuchy de monter bien plus haut que ne le font Capoue et Evra. Dans le premier cas, cela a l'avantage de convenir à des joueurs mobiles évoluant sur tout le front de l'attaque; cela ouvre également l'espace pour les incursions des milieux (offensifs) tels que Valbuena voire Matuidi. Par contre, le second cas est plus gênant car il n'est pas certain que Sissoko et Debuchy apprécient de monter si haut et, quand ils le font, leurs montées créent des brèches, dont profitent des attaquants tels qu'El Shaarawy.
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7 octobre 2012, Championnat d'Espagne, FC Barcelone vs Real Madrid, 2-2

Le Barça et le Real se rencontrent pour la troisième fois de la saison, avec un léger avantage psychologique au Real, qui a remporté la Super Coupe d'Espagne, malgré déjà 5 buts encaissés en deux matchs. Cela est, ceci dit, une habitude et ne porte pas à conséquence, puisque le Real a encaissé 12 buts en 6 matchs durant la saison 2011/12, mais a malgré tout remporté la Liga (mais a été éliminé de la Coupe du Roi), sans parler du 5-0 pendant la saison 2010/11 et 2-6 en 2008/09.

De son côté, le Barça impressionne, avec 6 victoires en 6 matchs de championnat et déjà 8 points d'avance sur le Real. Son jeu est dans l'ensemble identique à celui proposé l'an dernier, malgré quelques ajustements et repositionnements.

Compositions d'équipe
Barcelone: Valdes, Alves (2), Mascherano (14), Busquets (16), Adriano (21), Xavi (6), Fabregas (4), Iniesta (8), Alba (18), Messi (10) et Pedro (17).
Real: Casillas, Arbeloa (17), Pepe (3), Ramos (4), Marcelo (12), Khedira (6), Alonso (14), Özil (10), Di Maria (22), Ronaldo (7) et Benzema (9).



Les schémas sont habituels, avec le Barça en 4-3-3 et le Real en 4-2-4. Vu la vitesse de jeu et les continuels déplacements, il est toutefois difficile de s'y arrêter parce que Ronaldo ou Messi descendent récupérer le ballon très bas pour soulager le milieu. De même, des joueurs au gros volume de jeu tels que Di Maria et Khedira d'un côté ou Xavi et Iniesta de l'autre n'hésitent pas à occuper deux postes, au milieu et en attaque. Ainsi, le 4-3-3 et le 4-2-4 ressemblent beaucoup à un 4-5-1 et un 4-4-2.

En l'absence de Piqué et Puyol, la défense axiale du Barça a tendance à moins participer au jeu, ce qui rapproche le jeu blaugrana de celui de la Casa Bianca. La vraie différence se situe en fait dans l'animation offensive. Au Real, Khedira et Alonso sont légèrement plus en retrait que Fabregas et Xavi. De plus, Özil est seul à distribuer verticalement le jeu au Real, alors que le Barça dispose en plus de Pedro, qui est moins un attaquant qu'un milieu offensif.

Les premières minutes sont donc logiquement dominées par le Barça. Le Real accepte cette domination et préfère se recroqueviller en défense, tout en pressant haut. Les joueurs offensifs repartent vite, principalement lancés par Marcelo et Alonso, et Özil fait son possible pour conserver le ballon, aidé par les déplacements latéraux des trois attaquants mais aussi par le fait que Busquets, seul milieu défensif, est mis en difficulté/minorité par les montées de Khedira. C'est d'ailleurs ce dernier qui est à l'origine des deux premières occasions du Real, dont le premier but par son décalage sur Benzéma qui sert Ronaldo (23e).

Finalement, le Clasico porte bien son nom. Le niveau technique est comme d'habitude très élevé. Les héros sont aussi habituels, avec 2 buts marqués par Messi (17 buts) et par Ronaldo (buteur lors des six derniers Clasicos). La clé du match aussi est classique: Özil d'un côté (2 passes décisives), la possession du ballon de l'autre (70% de possession et 84% des passes réussies dans le camp adverse.) Enfin, passées les premières rencontres hautement électriques, il semble que Mourinho ait "assimilé" l'approche d'un Clasico. Ses joueurs ont paru moins nerveux (seulement 4 cartons jaunes, 16 fautes) et davantage concentrés et sûrs.

Focus: le jeu offensif du Barça


Dans ce modèle, on remarque deux choses. D'abord, le rôle primordial de deux joueurs, à savoir Messi, en position offensive, libre de se déplacer dans toutes les directions, et Xavi, au milieu de terrain, dont la tâche est de distribuer en vertical et en horizontal; ensuite, la densité produite par le déplacement et les échanges entre les trois milieux et deux attaquants, Messi exclu, qui font de cet espace de quarante mètres le terrain d'expression ultime des Barcelonais.

Autres remarques, comme on le voit sur le schéma, il n'y a pas véritablement de milieu récupérateur, Fabregas est un peu moins mobile qu'Iniesta, ce dernier contribue davantage en attaque qu'en milieu défensif, tout comme Pedro qui bénéficie des montées plus fréquentes d'Alvès sur le côté droit, par rapport à Adriano, moins offensif et qui contraint Alba à descendre plus bas.

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2 septembre 2012, Championnat de France, LOSC vs PSG, 1-2

Le PSG réalise un début de saison décevant, avec seulement 3 points marqués et 2 buts réalisés. Apparemment, les automatismes sont lents à acquérir en phase offensive, mais pas en défense, puisque le PSG n'a encaissé aucun but lors des deuxième et troisième journées. De son côté, le LOSC fourni comme à son habitude un jeu très généreux (5 buts), qui compense une défense déjà friable (4 buts encaissés.)

L'enjeu est donc différent pour les deux équipes. Les Nordistes se doivent de rassurer les supporters quant à leur capacité à jouer dans le nouveau stade les premiers rôles cette année, malgré la Champions League et le départ de Hazard. Pour le PSG, l'affaire est plus compliquée avec les investissements et les ambitions considérables du club depuis dix mois.

Compositions d'équipe

LOSC: Landreau, Beria (18), Basa (25), Chedjou (22), Digne (3), Mavuba (24), Pedretti (17), Gueye (5), Martin (10), Payet (7) et Roux (26).
PSG: Sirigu, Maxwell (17), Sakho (3), Alex (13), Jallet (26), Verratti (24), Matuidi (14), Motta (28)Pastore (27), Menez (7) et Ibrahimovic (18).


Le PSG frappe très vite, dès la première minute et laisse deviner la nouvelle complicité entre certains Italiens, surtout la paire Menez-Ibrahimovic. Cueilli à froid, le LOSC tente de réagir, mais révèle très vite la faiblesse de ses options offensives (Roux, Payet.) Si l'égalisation arrive tôt (12e), elle le doit à un coup de pied arrêté, la tête d'un défenseur (Chedjou) et les tâtonnements dans la défense parisienne.

Verratti ne réalise pas un bon match, débordé par les trois milieux lillois (55% de possession du ballon et 20% de passes de plus que les Parisiens.) Le jeu de ces derniers s'avère néanmoins plutôt statique et emprunté. De plus, ils sont entièrement concentrés sur l'animation de jeu, au détriment du secteur défensif, ce qui se fera sentir très vite. Le second but parisien en est la démonstration: Ibra et Pastore transpercent aisément le milieu en deux passes et le Suédois réalise le second but dès la 21e minute.

Les Lillois, notamment Payet, se démènent. Ils sont hélas mal placés (Roux esseulé en attaque et Martin trop en retrait) et souvent trop lents face à la vitesse (Matuidi), la technique (Menez, Verratti) et la puissance (Ibra) des Parisiens. Ces derniers sont, ceci dit, loin d'être parfaits, à commencer par Motta et Pastore, auteurs d'un match très moyen.

Les remplacements de la seconde période n'y changent rien, ni d'un côté (Kalou et De Melo) ni de l'autre (Nene, Rabiot): le jeu est principalement conditionné par les attaquants, malgré quelques louables efforts des ailiers (Jallet vs Digne.) Cela avantage les Parisiens, d'abord parce qu'ils mènent au score, ensuite parce leur qualité offensive est bien supérieure à celle des Lillois. Pour preuve, les centres de Digne et de Mendes ne trouvent presque jamais preneur, alors que le PSG manque de peu, à la 80 et 82, de marquer son troisième but.

Finalement, le PSG l'emporte, remonte au classement et plonge le LOSC dans le doute. Pour les Dogues, l'absence de Balmont ou la petite forme de De Melo n'y changent rien. Le groupe est clairement moins fort qu'avant et le moral est bas. L'autre problème est le banc: les options existent, mais elles sont soit faibles, soit décevantes (Kalou.) Les Parisiens repartent, eux, gonflés à bloc: ils ont livré une bonne partie, trouvé une cohérence dans le jeu et leur attaque a bien fonctionné, avec Ibra de nouveau deux fois buteur. 

Focus: le jeu offensif lillois


Comme on le voit sur le schéma, le jeu d'attaque du LOSC repose sur deux piliers. Le premier, c'est le milieu de terrain, où évoluent trois voire quatre joueurs: les trois milieux, auxquel s'ajoute Martin. Le second pilier de l'attaque consiste à multiplier les voies d'attaque, au centre (Payet, Roux) et sur les ailes (Martin et Digne.)

On voit pourtant très vite que les deux solutions ne sont pas satisfaisantes. D'abord, le jeu au milieu est très statique et tourne très vite en rond: Pedretti distribue surtout en horizontal et est souvent tenté de combiner avec Mavuba qui lui, de son côté, ne monte pas souvent créer le décalage. Gueye, quant à lui, conserve une position très centrale de relai. Enfin, Martin est souvent tenté de'échanger avec Pedretti ou de se recentrer, ce qui nuit aux déplacements verticaux.

L'autre problème est donc la verticalité. Martin n'est pas vraiment un joueur de couloir et Beria, bien que sur l'aile, n'est pas non plus à l'aise dans ce registre. Privé de l'animation sur son côté droit, le LOSC s'appuie dès lors principalement sur le côté gauche et sur les montées de Digne. Hélas, celui-ci ne peut pas assumer seul la charge défensive et offensive. Or les combinaisons avec Payet laissent à désirer et Gueye comme déjà signalé, se limite à gérer le milieu de terrain et boucher les espaces ouverts par Digne lors de ses montées.

Il en résulte que le jeu offensif est plutôt systématique et prévisible. Deux milieux n'y participent pas et le troisième fait office de plateforme d'échange, surtout horizontal. Les attaquants échangent rarement et attendent les centres qui viennent surout de la gauche. En l'absence d'au moins un dynamiteur, l'attaque du LOSC semble plutôt mal équipée pour marquer des buts.

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19 août 2012, Trophée Berlusconi, Milan AC vs Juventus Turin, 2-3

Les deux clubs les plus primés d'Italie se rencontrent une semaine avant le début de la Série A, à l'occasion de la 22e édition du Trophée Berlusconi.

Le Milan a remercié toute sa vieille garde et tente désormais de miser sur un effectif rajeuni (26 ans de moyenne) avec des cadres qui ont entre 25 et 28 ans (Abate, Montolivo, Emanuelson, Flamini, Boateng, Nocerino, Robinho.) A ceux-là s'ajoutent les futurs titulaires que semblent être Zapata, Constant voire Traoré.

De son côté, l'effectif de la Juve semble plus compétitif que celui de l'an dernier avec l'arrivée de plusieurs, jeunes, joueurs, en défense (Padoin), au milieu de terrain (Isla, Asamoah) et en attaque (Giovinco.) La moyenne est de 27 ans, avec seulement quatre cadres trentenaires (Buffon, Pirlo, Barzagli voire Lucio.) 

Compositions d'équipe
Milan: Abbiati, Abate, Zapata, Yepes, Antonini, Flamini, Montolivo, Constant, Boateng, Emanuelson, Robinho.
Juventus: Storari, Lucio, Barzagli, De Ceglie, Padoin, Marrone, Pogba, Marchisio, Vidal, Giovinco, Vucinic.

Les premières minutes sont dominées par Milan grâce à l'activité de Robinho et à un gros milieu surtout animé par Flamini. Le 3-5-2 de la Juve est contrarié par le 4-4-2 d'Allegri, mais surtout par les automatismes de l'adversaire (seuls Constant et Montolivo n'ont pas joué au Milan l'an dernier.) En face, le jeu est incertain en raison de la titularisation de 5 nouveaux joueurs (Lucio à droite, Marrone au centre, Pogba en relayeur, Padoin en défensif et Giovinco en attaque.) 

Le départ d'Ibrahimovic ne se fait pas sentir et Milan apparait bien en place. Le but inscrit dès la 9e minute vient récompenser les efforts milanais, surtout de Robinho et permet de tirer deux enseignements. D'abord, le jeu milanais porte encore plus que l'an dernier sur l'attaque et la vitesse, ce qui peut rendre un joueur comme KP Boateng indispensable; ensuite, Robinho est légèrement recentré, sauf si Allegri décide de jouer en 4-3-3 et d'aligner Pato (ou Pazzini) aux côtés d'El Shaarawy. 

L'effort de Milan au niveau du recrutement n'a pas porté sur la défense et c'est peut-être là une erreur car l'association Yepes-Antonini ne rassure pas. L'équipe va d'ailleurs se fait vite rejoindre, à peine trois minutes après l'ouverture du score et elle encaissera en tout trois buts. Mais la principale raison de la défaite est liée au recrutement au milieu de terrain: le 4-4-2 à plat offre peu d'alternatives au duo Montolivo-Nocerino, à moins de titulariser ces derniers à tour de rôle au poste de relayeur dans un système en losange, ou de laisser sa chance à Flamini.  La seconde période a révélé cet état de fait, avec le Milan qui a plié face au jeu plus vertical et rapide de la Juve (Quagliarella et Matri, auteur du 3e but.)

Pour la Juve, le défi porte davantage sur la compétition au sein de l'effectif, notamment en attaque et sur les ailes. En effet, avec Pogba, la Juve a trouvé au milieu un relayeur certes lent, mais sobre qui pourra soulager Pirlo lors des matchs mineurs. Sur le côté gauche, De Ceglie, auteur d'une passe décisive, aura fort à faire avec le puissant Asamoah pour occuper son poste, tout comme Lichsteiner, à droite, en lutte avec Caceres, Giaccherini (passeur décisif) voire Ziegler. Il reste dans ce schéma deux seules certitudes, Vidal et Marchisio. 

Milan a ainsi peut-être trouvé une équipe-type et une tactique (4-4-2 voire 4-3-3), mais pas encore de style de jeu (possession du ballon ou contre-attaque?) Il risque aussi de peiner en l'absence de remplaçants à la hauteur. La Juve commencera en 3-5-2 son championnat, mais le problème offensif demeure (ce sont encore Vidal et Marchisio qui ont marqué les deux premiers buts), auquel s'ajoute celui de la défense (insérer Lucio à droite et sacrifier ainsi un joueur à sa gauche, c'est-à-dire Bonucci, Barzagli ou Chiellini?)

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12 août 2012, Super Coupe de Turquie, Galatasaray vs Fenerbahçe, 3-2

Les deux plus grands clubs turcs se rencontrent quelques jours avant le début de la Spor Toto Süper Lig, le championnat de Turquie, remporté la saison dernière par Galatasaray (18e titre.)

Les jaunes et noirs ont décidé d'investir cette année et les arrivées d'Altintop (Real), Amrabat (Kayserispor) et le transfert définitif de Melo (Juventus) devraient garantir le titre. La meilleure affaire pourrait toutefois être l'achat d'Umut Bulut, l'ancien joueur de Toulouse. Les jaunes et bleus ne sont pas en reste, avec l'acquisition de Kuyt (Liverpool), Krasic (Juventus), Sow (Lille) et Topal (Valence.)

                                     

La première période commence de façon plutôt paisible, dominée par le 4-4-2 de Galatasaray. Placée très haut, l'équipe empêche Fenerbahce, disposé en 3-5-2, de se déployer, et a permis de récupérer des ballons très vite. Ainsi, à la 9e minute, Elmander récupère un ballon sur la ligne des 10 mètres, mais Bulut tire au-dessus. Fenerbahçe est dépassé au milieu, et choisi de vite passer le milieu et s'appuyer directement sur ses attaquants Kuyt et Alex, actifs sur toute la largeur du terrain.

C'est donc sans surprise que les sang et or ouvrent le score à la 18e minute, certes sur une grossière erreur du gardien, sorti à l'aventure sur un centre anodin de Selçuk en direction de Bulut. Mais Galatasaray va à partir de là abandonner progressivement le jeu à l'adversaire qui va reprendre confiance. Baroni est à la distribution devant la défense et l'animation est assurée sur les côtés par Selçuk et Caner à gauche et Topuz à droite et surtout par les attaquants. Fenerbahçe égalise logiquement juste avant la mi-temps, sur un coup franc obtenu par Kuyt sur le côté et tiré par Alex.

Les choses s'inversent en seconde période, avec Fenerbahçe qui contrôle le ballon et Galatasaray qui part en contre. La tactique porte ses fruits et cette dernière inscrit vite un deuxième but à la 58e. Mais encore une fois, un coupable relâchement va permettre à Fenerbahçe de revenir au score, à la 64e, sur encore une action litigieuse (contrôle de la main de Baroni avant un centre improvisé vers Kuyt en supposée position de hors-jeu.) 

La victoire finale de Galatasaray grâce à un pénalty de compensation, assez discutable, dans les dernières minutes ne change pas l'impression générale d'un match conditionné par les erreurs, qu'elles proviennent des joueurs ou de l'arbitre. Les deux équipes semblent être du même calibre, en tout cas au-dessus des autres équipes turques, même si cela risque d'être insuffisant en Europe. La tactique ne joue ici pas de rôle, c'est plutôt la concentration et la capacité à rester organisé tout le long du match qui priment. Si le public et l'arbitre le permettent. 

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17 juillet 2012, 2e tour préliminaire de la Ligue des Champions 2012/13, Düdelingen vs RB Salzburg, 1-0

Voici un choc du 2e tour qualificatif, entre Düdelingen, le grand club du Luxembourg, et le Red Bull Salzburg.


                                    Aurélien Joachim et Sofian Benzouien Dudelange


Le F91 Dudelange, l'ancien club de Tony Vairelles, est champion ininterrompu du Luxembourg depuis 2005, à l'exception de 2010. Quant au RBS, il a remporté 4 ligues en 5ans, après son rachat en 2005 par la société Red Bull. Les deux clubs ont donc l'habitude de participer aux tours préliminaires de la Champions. 

Compositions d'équipe
Dudelange: Joubert, Prempeh, Tournut, Caillet, Mélisse, Legros, Payal, Joachim, Steimetz, Benzouin et Da Mota.
RBS: Walke, Schwegler Hinteregger Sekagya, Ulmer, Leitgeb, Da Silva, Cristiano, Zarate, Svento et Maierhofer.

Fort de son riche effectif, le RBS a dominé les premières minutes du match, notamment grâce à la technique de ses joueurs, notamment l'argentin Zarate et l'attaquant Maierhofer. Plus que la tactique en 4-4-2 en losange, à laquelle Dudelange répond par un solide 4-5-1 avec deux milieux défensifs (Legros et Payal), c'est surtout la complicité et la motivation des Luxembourgeois qui va permettre à ces derniers de s'imposer. 

Le schéma proposé par Dudelange s'impose en effet progressivement, il est vrai grâce à la sortie pour blessure du playermaker autrichien Svento, et l'expulsion de Soriano en début de seconde période. Les offensives lancées sur tout le flanc de l'attaque par Benzouin, Steimetz et surtout Joachim font mouche, d'autant que l'un espace est difficilement couvert par un milieu lent (Da Silva) et des animateurs peu inspirés (Zarate, Cristiano.)

C'est donc logiquement que Dudelange finit par marquer, grâce à Joachim, qui vient récompenser le travail  de tout le milieu de terrain qui a su faire perdre son sang-froid à l'adversaire et s'est appuyé sur des contres rapides. Le RBS aurait même pu encaisser un second but, qui aurait bien compliqué la tâche pour le match retour. 

Le RBS a été surpris par le jeu alerte de Dudelange et a surtout mal préparé cette partie. Il demeure néanmoins plus fort et nul doute qu'il saura corriger le tir à la maison, bien que privé de Svento et Soriano. La clé devrait être la combativité des joueurs et la neutralisation des milieux offensifs luxembourgeois, grâce à un 4-4-2 plus resserré, un 4-3-3 étant exclus, notamment en raison d'un banc trop léger en attaque.