La tactique


La tactique s'est imposée dans le football professionnel en plusieurs temps qui ont correspondu à des longues périodes de domination d'un type de football.

Si cette domination a été incarnée par un pays ou un club, cela ne signifie pas pour autant que ce style de jeu ait systématiquement réussi ni que d'autres n'aient pas tenté, parfois même avec un plus grand succès, d'appliquer le style de jeu gagnant.

A l'échelle nationale, il suffit de citer l'Arsenal de Herbert Chapman dans les années 1920 et la tactique WM, l'Inter de Herrera dans les années 1960 et son catenaccio ou l'Ajax des années 1970 et le football total de Rinus Michels. A l'échelle internationale, des équipes comme le Brésil de 1958, l'Argentine en 1978 ou le Mexique en 2010 ont également réussi à imposer une certaine façon de disposer les joueurs. 
 
Les principales tactiques déployées dans le football moderne sont au nombre de quatre: 4-4-2; 4-3-3; 4-2-4; 3-4-3 A celles-ci s'ajoute un module évolutif, le 4-5-1, de plus en plus décliné en 4-2-3-1 ou en 4-1-4-1. Elles sont assez stables dans le temps mais connaissent néanmoins des modes. Certaines ont ainsi totalement disparu (1-3-4-2), d'autres se font plus rares (3-4-3, 3-5-2), ou au contraire réussissent à émerger (4-1-4-1.)

En tout état de cause, il est possible de classer les tactiques en trois groupes: 

Les tactiques offensives: 4-3-3, 4-2-4 et 3-4-3.
Les tactiques défensives: 5-4-1.
Les tactiques neutres: 4-4-2 et 4-5-1. 

Enfin, il faut insister sur le fait que les tactiques ne sont pas une fin en soi. Elles évoluent durant un match et dans le temps, les facteurs de changement étant la logique d'occupation du terrain et de circulation du ballon, l'apprentissage et la transmission au niveau des joueurs, ainsi que le poids des traditions nationales. Elles connaissent également des déclinaisons qui remettent en cause notre classification rigide: un 4-4-2 peut aisément se transformer en 4-2-4 si les deux milieux de terrain externes sont projetés vers l'avant. De même, reculer un joueur d'un cran fera évoluer un 4-5-1 en 4-1-4-1. 

Par ailleurs, on remarque depuis quelques années certaines évolutions, notamment l'abandon progressif des trois lignes rigides, qui s'explique par une accélération des échanges de joueurs entre les clubs mais aussi par un plus grand souci attaché aux spécificités des joueurs.
Signe des temps, on ne présente plus systématiquement la tactique en trois temps (4-4-2) mais en quatre (4-2-3-1 ou 4-1-3-2).  

Plus largement, il semble que la tendance est à l'adoption progressive de deux modes d'équipes, faisant ainsi penser à la tactique du football US, à savoir la coexistence d'un "squad" offensif et d'un squad défensif, la seule, mais notable, différence étant que les deux squad sont en même temps sur le terrain. On le voit avec le Real (ou le Bayern ou encore Chelsea): une fois le ballon récupéré par les joueurs défensifs, il est transmis à la partie offensive qui a pour tâche de créer le jeu; quant à la partie défensive, elle doit suivre l'évolution, mais sa participation s'arrête là.  

      

A côté de ce module coupé en deux, on doit noter malgré tout un autre type de jeu qui réclame une participation active de tous les joueurs de champ, au travail offensif et défensif. C'est le style de jeu prôné par le Barça. Il signifie, en mode offensif, que les défenseurs, les deux ailiers (DE) en l'occurrence, doivent régulièrement monter pour offrir aux milieux axiaux (MA) et aux attaquants des alternatives aux milieux externes (ME). Quant au milieu de terrain, les ME s'apparentent à des joueurs de relais, pour les MA qui peuvent ainsi souffler de leur tâche défensive, et pour les attaquants, en étant pour eux soit une solution de repli soit une véritable rampe de lancement par leurs pénétrations dans la surface ou leurs centres.

En mode défensif, la participation active signifie également que tout le monde défend, non pas en reculant pour monter une digue qui résisterait à l'assaut de l'adversaire, mais en se plaçant très haut pour récupérer très vite le ballon. En soit ce pressing haut n'est pas une révolution, mais ce qui nouveau c'est que de plus en plus d'équipes le pratiquent, imitant en cela la recette du FC Barcelone.

Que ce soit le modèle Real ou le modèle Barça, on peut tirer deux enseignements: 
- le modèle Real semble plus facile à mettre en place car il ne nécessite pas une forte cohésion des joueurs, mais il est moins gagnant que celui du Barça;  

- l'avenir du football est à la disparition du milieu de terrain cantonné à un travail défensif ou chargé de distribuer le jeu. Les milieux peuvent jouer en défense (Mascherano à Barcelone) ou sont des attaquants recyclés (T.Henry) voire masqués (Van Persie, Bellamy, Iniesta.) Ils tendent donc soit à se fondre dans un jeu total (exemple de la Roja pendant l'Euro 2012, Juventus), soit à se couper en deux camps, perdant par là leur spécificité (Manchester City, Real Madrid.)


                 
               

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