3-5-2

Cette tactique, assez offensive, consiste le plus souvent à placer deux MD derrière trois autres milieux, c'est-à-dire deux latéraux et un MO. Dans cette disposition, la conservation du ballon est primordiale car toute perte du ballon risque de déstabiliser l'équipe puisque seulement trois défenseurs doivent affronter les offensives adverses. 

Il en découle que les équipes qui optent pour ce module préfèrent non pas maîtriser le ballon mais jouer le contre. Disposer de 3 milieux centraux offre, en effet, autant de pistes permettant aux joueurs d'exploser dans tous les sens, un argument redoutable pour le jeu de contre-attaque. Ce n'est donc pas étonnant que les équipes en 3-5-2 tournent autour de 45% de possession du ballon, même à domicile et contre les petites équipes. C'est là une différence avec un 3-4-3 tourné vers l'offensive également, mais qui privilégie la domination du jeu.

Outre d'offrir un jeu offensif très agréable (plus dix tirs par match), l'avantage du dispositif est de correspondre à l'air du temps avec une carence des milieux défensifs purs et une abondance des joueurs offensifs. Il permet aussi de se concentrer sur la vitesse et profiter des errements de l'adversaire. Enfin, il est particulièrement efficace à domicile (28 points sur 30 possibles pour l'Udinese au 29 janvier 2012) car les équipes adverses prennent confiance en dominant, à leur grande surprise, le jeu. Celles-ci ont tendance alors à se relâcher et à se faire intercepter aux trente ou quarante mètres. Preuve de l'efficacité de ce jeu, la modeste équipe de Lecce a ainsi battu l'Inter et la Fiorentina à domicile et cédé de justesse contre la Juventus (0-1), la Roma (1-2), Naples (2-4) ou encore Milan (3-4.)

Nous voyons deux inconvénients à un tel type de jeu. D'une part, l'équipe est neutralisée si elle doit prendre le jeu en main après avoir encaissé un but. Son appétence pour l'offensive et surtout son incapacité à construire dans la durée ses attaques deviennent un handicap lourd. D'ailleurs, la Fiorentina, l'Udinese et le Lecce ont respectivement perdu 85%, 75% et 80% des matchs quand elles ont encaissé le premier but ; d'autre part, on peut se demander si abandonner la maîtrise du ballon à l'adversaire n'est pas un jeu risqué. Mais il s'agit là d'une décision de l'entraineur.