4-3-3

Certainement le plus instable dans le temps et après une longue période de recul, ce module semble aujourd'hui revenir en grâce. A cela, selon nous, quatre raisons: des joueurs toujours plus athlétiques capables de tenir à deux ou trois tout le milieu de terrain, une obsession des jeunes générations pour le gratifiant poste d'attaquant, une passion certaine des entraîneurs pour l'offensive et enfin, peut-être, l'exigence commerciale d'un jeu spectaculaire, les clubs de football assumant leur statut d'entreprise évoluant sur un marché très compétitif. Le 4-3-3 propose deux options au milieu de terrain et en attaque.

a) 4-3-3 en pyramide

La première option est un milieu défensif à deux joueurs derrière un milieu offensif (MO) libre de tout travail défensif sur le modèle d'un Kaka ou d'un Ronaldinho. Sa tâche est de desservir les trois attaquants mais aussi de se proposer comme une solution crédible en attaque. Attirant vers lui un défenseur ou un MD voire en s'insérant entre deux MD, il est capable de déstabiliser l'organisation adverse. Ses inévitables pertes de balle ne sont pas dangereuses car les deux MD sont là pour le soutenir. Dans ce module, les AL participent à déstabiliser la défense, laissant à l'AC le soin de finir l'action.

Nous voyons quatre inconvénients à ce module:
1. la nécessité d'avoir dans son équipe deux joueurs rares, d'une part un chef d'orchestre offensif supportant toute la pression défensive adverse et, d'autre part, un "renard des surfaces", une race en voie de disparition;
2. une certaine concurrence entre le MO et l'AC;
3. un milieu de terrain défensif éloigné voire coupé du jeu offensif;
4. une relative neutralisation des DL dont les montées risqueraient de buter sur les MD et les AL.

Il existe enfin, une troisième et dernière option, à savoir un milieu à plat composé de trois milieux sur le modèle d'un 4-4-2. Celle-ci se retrouve toutefois rarement car la tendance naturelle d'un tel format est de se transformer progressivement en un 4-3-3 en pointe.

Les équipes pratiquant ce jeu sont comme nous le signalions précédemment, assez nombreuses. Citons ainsi la Juventus, le FC Porto ou encore Chelsea.
 
b) 4-3-3 en "pyramide inversée"

La seconde consiste à disposer un seul milieu défensif récupérateur (MD) devant la défense, accompagné de deux milieux latéraux (ML) animateurs sur chaque aile qui peuvent à l'envi "serrer" vers le centre du terrain ou écarter vers la ligne de touche. Devant, l'attaquant central (AC) a d'autant plus l'espace libre pour reculer et avancer que les deux attaquants latéraux (AL) attirent à eux vers l'extérieur les défenseurs latéraux.

Dans ce mode, adopté entre autres par Chelsea (Mikel, Ramirez et Lampard en soutien de Kalou ou Mata, Torres ou Drogba et Malouda), le défi est de bien occuper le terrain en évitant à la fois l'isolement du MD et l'invasion du secteur défensif, mais aussi de garantir une véritable dynamique offensive, le risque étant en effet d'aboutir à des doublons entre ML et AL ou à un jeu répétitif voire statique. On le voit, la mécanique du 4-3-3 avec un seul MD est très portée vers l'attaque, mais elle réclame beaucoup de mouvement et une vraie intelligence défensive des joueurs. La meilleure illustration des risques d'une telle tactique est apportée par la double défaite de Chelsea face à Arsenal en octobre 2011 (3-5) et face à Liverpool, un mois plus tard (1-2), les Blues s'avérant incapables de neutraliser les attaques sur le côté droit (Ramsey-Walcott et Bellamy-Kuyt face au seul Cole.)